| FIN1, subst. fém. A.− Ce qui constitue la limite d'une durée ou de tout élément qui peut être considéré relativement à la durée. 1. Ce qui marque la limite terminale de quelque chose. a) [d'une période de temps] Comme je dois rester ici jusqu'à la terminaison de mon roman (laquelle n'aura pas lieu avant la fin de l'hiver) (Flaub., Corresp.,1879, p. 316).Il paraît évident que la sonate, conçue et commencée en 1815, n'a pas été achevée avant la fin de 1816 (Rolland, Beethoven,t. 1, 1937, p. 111): 1. Je préfère penser que de la fin d'août, date de son interruption, à la fin décembre, où cette histoire, me trouvant plié sous le poids d'une émotion intéressant, cette fois, le cœur plus encore que l'esprit, se détache de moi quitte à me laisser frémissant, j'ai vécu mal ou bien − comme on peut vivre − des meilleurs espoirs qu'elle préservait...
Breton, Nadja,1928, p. 141. SYNT. Fin de l'année, de l'après-midi, du jour, de la matinée, du mois, de la nuit, d'une période, de la quinzaine, de la soirée, du trimestre; fin de la jeunesse; fin des âges, des siècles; fin du Directoire, du Moyen Âge, de la République, du tertiaire; fin de la législature. − Style comm. et lang. cour. Fin + nom de mois.Les propriétaires ont eu trente et un mille francs de remboursement fin novembre, et trente-trois mille sept cent vingt-deux, fin décembre (Soulié, Mém. diable,t. 1, 1837, p. 71).Supra ex. 1. − Style comm., pour les règlements. Fin courant. À la fin du mois en cours. Fin prochain. À la fin du mois prochain. Il vous suffit de les [des rentes] vendre au cours et de les racheter fin courant ou fin prochain, au moyen d'un report de 40 à 50 centimes (Boyard, Bourse et spécul.,1853, p. 180). b) [d'un phénomène, d'un procès/état] Va, retire-toi au désert et attends la fin de ton exil (Ménard, Rêv. païen,1876, p. 119).Notre [canon de] 75, vigoureusement conduit, brisera dans cette région ses entreprises pendant plusieurs jours et jusqu'à la fin de la bataille (Foch, Mém.,t. 1, 1929, p. 103). SYNT. Fin d'une aventure, d'un bal, d'une carrière, d'un conflit, d'un concert, d'une conférence, d'une course, d'une conversation, d'un débat, d'un dîner, d'un discours, d'une éclipse, d'une existence, d'une grève, d'une grossesse, d'une guerre, des hostilités, d'une leçon, d'une lecture, d'une lutte, de manœuvres, de la messe, de l'office, d'un orage, de la représentation, du séjour, du spectacle, d'une tempête, du travail, des vacances, de la vie, d'un voyage. c) [d'une chose ayant une structure définie, le plus souvent dans l'espace] Je vois enfin la fin de mon infinissable chapitre (Flaub., Corresp.,1860, p. 374).Sa moustache démesurée, à longs poils droits, s'amincissant indéfiniment de chaque côté et terminée par un seul fil blond si mince qu'on n'en apercevait pas la fin (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Boule de suif, 1880, p. 130). SYNT. Fin d'un acte, d'une analyse, d'une étude, d'une lettre, d'un livre, d'une œuvre, d'un paragraphe, d'une phrase, d'une scène, d'une strophe, d'un texte, d'un tome; fin de l'intestin. 2. En partic. Partie terminale d'un ensemble, considérée de manière privilégiée. Fin de journée comme toutes nos fins de journée ici : − La causerie au coin du feu, intime (Barb. d'Aurev., Mémor. 3,1856, p. 72).Aussi bien est-ce ce Degas de la fin, libre et décidé, que les peintres modernes aiment (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 20). Rem. Certains syntagmes cités sous A 1 pourraient se retrouver ici, mais dans un contexte différent. − Fin de semaine. Congé comprenant le samedi et le dimanche (transpos. de l'angl. week-end). Le poker, les sports d'hiver, les fins de semaine à Paris dans des avions particuliers (Morand, Londres,1933, p. 179).Elle lui promettait une fin de semaine heureuse, à la plage (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1596). − Fin de mois. Époque qui comprend les derniers jours du mois, où les ressources s'amenuisent. On se défendait qu'en restrictions... toujours à coups de nouilles, et avec les « boucles » à maman engagées au « clou » chaque fin de mois (Céline, Mort à crédit,1936, p. 69).V. assuré ex. 15.P. méton. Échéances dont le règlement est dû à la fin du mois. Quant au petit commerçant, harcelé par ses fins de mois (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 367). − [Dans des expr., souvent avec l'idée de déclin et d'élégance surannée, impliquant de la fragilité] ♦ Fin(-)de(-)siècle. Dernière partie du siècle. Et quel coup, si (...) un maître [un peintre] se révélait, réalisant la formule avec l'audace de la force, sans ménagements, telle qu'il fallait la planter, solide et entière, pour qu'elle fût la vérité de cette fin de siècle! (Zola,
Œuvre,1886, p. 223).Emploi adj. Tous les consommateurs se retournaient pour surprendre en confidence avec une Parisienne très fin-de-siècle « l'Homme Préhistorique » (Jouhandeau, M. Godeau,1926, p. 245).Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Ces peuples qui se font une vie neuve, qui ignorent le fin-de-siècle, la névrose, la dégénérescence (Morand, 1900,1931, p. 95). ♦ Fin de race. Derniers représentants d'une lignée. C'est néanmoins dans la peinture de ceux qu'il [Zola] appelait des nobles, des « fins de race » que l'égoutier de Médan s'est surpassé (L. Daudet, Dev. douleur,1931, p. 99). − CHASSE. Les fins (d'un animal). Les derniers moments d'une bête forcée avant la curée. Le roi regarde, et ne voit qu'un débutant arrivé avant lui aux fins de la bête (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 172). ♦ Être sur ses fins. Malgré ses feintes, ses détours, sa vitesse, le cerf était mis sur ses fins et porté bas par la dague des hommes (Genevoix, Dern. harde,1938, p. 160).L'animal poursuivi (...) est enfin « sur ses fins » (Vialar, Rendez-vous,1952, p. 249). 3. [Avec une nuance spéciale] a) Issue bonne ou mauvaise (d'un phénomène, d'une action, d'un état), dénouement (d'une affaire, d'un récit), conclusion de quelque chose. Si cependant vous jugiez que ma présence peut accélérer la fin de cette affaire, je partirais sur-le-champ (Courier, Lettres Fr. et Ital.,1805, p. 687).Dans une vie terminée, c'est la fin qu'on tient pour la vérité du commencement (Sartre, Mots,1964, p. 166): 2. Mais ce qui écrase tout, ce qui couronne l'œuvre, c'est la fin. Je ne connais rien de plus empoignant que ce dénouement.
Flaub., Corresp.,1874, p. 143. ♦ Le mot de la fin. Qui apporte une conclusion, qui n'admet pas de réplique. À quoi ça sert de se batailler. Ils [les agents] auront toujours le mot de la fin finale (Aymé, Rue sans nom,1930, p. 212). ♦ CIN. Fin optimiste, heureuse fin. Dénouement heureux d'un film (transpos. de l'angl. happy ending). La tradition de l'art muet selon laquelle une fin optimiste est seule supportable (Vuillermoz dsLe Temps,13 janv. 1929, 4/5 ds Giraud 1956). b) Interruption définitive, anéantissement de quelque chose. Fin d'un empire, des temps; le commencement de la fin. Des monuments irrécusables nous apprennent que notre globe a déjà éprouvé plusieurs changements absolus, qui ont été autant de fins du monde (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 138).La fin des guerres, plus d'échafaud, le grand jour, Le plein midi, la paix, la liberté, l'amour! (Hugo, Légende,t. 5, 1877, p. 934).Ils voulaient croire que la ruine du nazisme entraînerait la fin de ce fascisme cagot (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 88). ♦ Expr. (évoquant un anéantissement général) La fin de tout. Voici la fin de tout, s'écria Mmede Rênal, en se jetant dans les bras de Julien (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 225).La fin des fins. Un vrai jour du jugement dernier, la fin des fins, la vie impossible, l'écrasement du pauvre monde (Zola, Assommoir,1877, p. 683).La fin des haricots. La grande horreur, le tumulte, le malaise, la fin des haricots, l'état de siège (Prévert, Paroles,1946, p. 13). Rem. On trouve aussi les var. la fin des petits pois, la fin des grenouilles (cf. Verlaine,
Œuvres compl., t. 3, Invectives, 1896, p. 372). − [S'agissant de pers.] Cessation de l'existence, mort. Que ce soit le besoin immédiat d'argent qui l'ait poussé à cette fin désespérée (Constant, Journaux,1805, p. 218).On espère toujours une fin paisible pour ceux que nous aimons (Green, Journal,1941, p. 58). SYNT. Fin édifiante, imminente, prématurée, prochaine, tragique; triste fin; approcher de sa fin; sentir sa fin approcher; pressentir, voir venir sa fin; avoir une fin douloureuse. ♦ Faire une fin + qualificatif. Mourir d'une certaine façon. Il fera une fin correcte et décente, sans geindre, sans se débattre, sans demander à faire des aveux pour gagner du temps (Gautier, Fracasse,1863, p. 474).Faire une bonne/mauvaise fin. Avoir une mort édifiante/mourir dans l'impénitence. Modernus fait une mauvaise fin. Je vois six diables (...) prêts à lui cueillir l'âme sur la bouche (France, Mir. Grd St Nic.,1909, p. 82). c) Achèvement définitif d'un projet, d'une œuvre. Tout doit s'achever dans l'œuvre visible, et trouver par ce fait même une détermination finale absolue. Cette fin est l'aboutissement d'une suite de modifications intérieures aussi désordonnées que l'on voudra (Valéry, Variété V,1944, p. 312). 4. Loc. et expr. a) [Avec prép., en fonction adv. ou adj.]
α) Tout bien considéré, en dernier ressort. Synon. en définitive, enfin, finalement. − À la fin (souvent en exclamation, en signe d'impatience). Ce ton impérieux m'étonne, à la fin (Lemercier, Pinto,1800, IV, 8, p. 130).Cette appréhension de la rapidité et du néant, à la fin, gâte toute jouissance (Delacroix, Journal,1853, p. 69). − À la fin des fins (fam.). Voyons, tu causes trop, à la fin des fins (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 383).Petit à petit, elle va l'oublier et à la fin des fins, si elle n'en trouve pas un qui soit mieux, elle épousera maître Panisse (Pagnol, Fanny,1932, I, 2etabl., 3, p. 73). − À la fin du compte*. Et d'ailleurs, à la fin du compte, l'office des martyrs n'est pas de manger, mais d'être mangés (Bernanos, Dialog. Carm.,1948, 3etabl., 15, p. 1647).En fin de compte (usuel). [Il] se disait qu'en fin de compte il payerait, quand il le voudrait bien, plus de trois mille francs d'impositions directes (Sandeau, Sacs,1851, p. 1).Il suffit qu'il [le consentement au bien] dure pour qu'en fin de compte l'âme tout entière ne soit que bien (Weil, Pesanteur,1943, p. 113).
β) Sans fin. Sans limites, sans bornes, interminable. Arabesques, discussion(s), oscillation sans fin; bavarder, répéter sans fin. Je suis perdu dans des rêveries et des lectures sans fin ni fond (Flaub., Corresp.,1859, p. 346).Mais voyant le chapelet qui glissait sans fin entre ses doigts il s'abstint de l'interrompre (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p. 130). − TECHNOLOGIE ♦ Chaîne, courroie sans fin. Dont les extrémités sont réunies l'une à l'autre. Au milieu du cellier, dans un trou de puits gardé par une barrière de fer, une chaîne sans fin descendait aux crayères les paniers pleins et remontait les paniers vides (Hamp, Champagne,1909, p. 151).P. métaph. Ainsi se fait la chaîne sans fin des violences (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 143). ♦ Vis sans fin. Vis dont les filets sont en contact avec une roue dentée à laquelle elle imprime un mouvement de rotation perpendiculaire à celui de la vis. La voiturette Peugeot (...) était caractérisée par son « bloc » arrière comportant le moteur (...) le renvoi par vis sans fin et l'ensemble des deux roues motrices, très rapprochées, ce qui permet de se passer de différentiel (Tinard, Automob.,1951, p. 364). b) verbales − Être à sa fin (rare). Le jour n'étant pas encore à sa fin (Chateaubr., Martyrs,t. 1, 1810, p. 158). − Faire une fin. Adopter un genre de vie stable, le plus souvent en se mariant. Synon. se ranger.Il [l'abbé Prévost] revint aux armes, il les quitta de nouveau, et parut vouloir faire une fin, en prenant l'habit de bénédictin en 1721 (Sainte-Beuve, Portr. littér.,t. 3, 1844-64, p. 453).Il avait trente sept ans, commençait à se faner légèrement, et la douairière trouvait qu'il était pour lui grand temps de faire « une fin avantageuse » (Gyp, Mar. civil,1892, p. 69).Ça l'embête de l'épouser car il n'a pas encore envie de faire une fin (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 43). − Mettre à fin (vieilli). Terminer. Ainsi chevauchant, il mettoit à fin, par cent coups de lance fameux, toutes ces aventures chantées par nos poëtes (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 491).Le 19 janvier, je mets à fin l'œuvre infiniment pénible qu'elle exigeait de moi et qui sans cesse m'isolait de sa pensée : l'achèvement du troisième volume (Michelet, Journal,1849, p. 13). − Mettre fin à. Terminer, faire cesser quelque chose. De Paris, il s'associa par de chaleureuses lettres à la révolution qui mit fin aux gaietés sanglantes de l'empire noir (France, Chat maigre,1879, p. 176).Nous allons mettre fin à cette mascarade (Anouilh, Répét.,1950, III, p. 82). ♦ Mettre fin à ses jours, à son existence. Se tuer, se suicider. Il s'en est peu fallu que je ne misse fin à ma vie (Taine, Notes Paris,1867, p. 329).Chez les anciens Danois, chez les Celtes, chez les Thraces, le vieillard arrivé à un âge avancé met fin à ses jours (Durkheim, Divis. trav.,1893, p. 226). − Mener à fin (vieilli). Sachant mener à fin les choses qu'il entreprenait (Barante, Hist. ducs de Bourg.,t. 4, 1824, p. 370).J'en demande pardon à la propreté bretonne, il me semble que la grande affaire de la vaisselle était bientôt menée à fin entre le chien et la servante, l'un de la langue, l'autre du torchon (Nerval, Nouv. et fantais.,1855, p. 153). ♦ Mener à bonne fin. Conduire à sa conclusion, achever. On ne s'occupa plus que de mener à bonne fin l'exploration des plus secrètes portions de l'île (Verne, Île myst.,1874, p. 534).En me demandant de désigner un chef qualifié pour mener cette entreprise difficile à bonne fin (Joffre, Mém.,t. 2, 1931, p. 102). − Prendre fin. Se terminer, cesser. La nuit prenait fin (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 12).Son commandement a pris fin quand le dernier de ses hommes est tombé (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 207). ♦ Tirer, toucher à sa fin. Cet amour, qui chez lui tirait à sa fin (Sand, Indiana,1832, p. 185).Comme le repas touchait à sa fin (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 275). − N'avoir ni commencement ni fin : 3. Le zéro est le nombre sacré. C'est sur lui que tout repose. Sa forme est mystérieuse. Il n'a ni commencement ni fin. Il étreint sans saisir. Sans être, il paraît; et la sphère des mondes est un grand zéro qui se trace vide dans le vide espace.
Quinet, Ahasvérus,1833, 3ejournée, p. 235. B.− But qui constitue le terme de quelque chose. 1. Ce à quoi tend un projet, une action accomplie de façon délibérée, but que l'on vise, objectif que l'on se fixe. Ta seule fin morale est le bonheur, et ton seul devoir le moyen convenu pour le bonheur de tous (Senancour, Rêveries,1799, p. 136).La parole, moyen et fin du philosophe (Valéry, Variété III,1936, p. 170): 4. De là l'« ironie » qui fait de la vie des poètes, et plus encore de leur usage des mots, un continuel scandale à l'égard de l'existence quotidienne : tout ce à quoi nous nous attachons communément est étranger à notre plus haute destinée, et, pareillement, nous usons du langage pour des fins qui ne sont pas celles de ses origines.
Béguin, Âme romant.,1939, p. 110. SYNT. Fin(s) particulière(s), personnelle(s), collective(s), désintéressée(s), utilitaire(s); donner qqc. pour fin à; prendre pour fin; s'assigner, se donner, se proposer pour fin; tendre à des fins; conduire qqc. à ses fins; arriver, parvenir, en venir à ses fins. ♦ Expressions À (la) seule fin de. Qu'on était bien venu de lui reprocher une cocarde de temps à autre, prise à la seule fin de voir la vie en rose (Zola, Assommoir,1877, p. 579).Je m'astreins pourtant à ce petit effort quotidien à seule fin de ne point laisser se rouiller ma plume (Gide, Journal,1940, p. 21).À cette fin. Alors la veuve proposa de commémorer sur-le-champ cette rencontre en asséchant un glasse et de pénétrer à cette fin dans la salle de café du Vélocipède boulevard Sébastopol (Queneau, Zazie,1959, p. 165).À cette fin de. Le jour où elle [Modeste] avait assigné Dieu à cette fin d'avoir à lui envoyer un ange (Balzac, Modeste Mignon,1844, p. 50).Ce qui est cause que j'ai le devoir de l'aimer comme ma mère et le droit d'agir à cette fin de la récompenser de son bon cœur (Sand, F. le Champi,1850, p. 190).Aux/pour fins de. M'apporter − bouteille d'encre de deux sous (...) aux fins d'écrire beaux souvenirs littéraires ou autres pour les chroniques (Verlaine, Corresp.,t. 3, 1887, p. 343).Les trois loulous de Poméranie, dont chacun portait un collier de couleur différente, aux fins d'identification (H. Bazin, Vipère,1948, p. 211).Les utilisations [des radioéléments] pour fins de diagnostic (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 232).À des fins (de); à des fins documentaires, pratiques. Les dirigeants soviétiques ont tenté aussi de faire servir la musique à des fins de propagande politique (Arts et litt.,1935, p. 6407).Le prince G... ne quittait pas son pistolet qu'il faisait servir à des fins généralement domestiques (Morand, Bucarest,1935, p. 237).À fin de (DROIT). Les réquisitions par lui faites à son tuteur officieux, à fin d'adoption, sont restées sans effet (Code civil,1804, art. 369, p. 69).À bonne/mauvaise fin. Dans une bonne/mauvaise intention. Il avait fait occire le duc d'Orléans, non pas à bonne fin, non pas pour le bien commun, mais par ambition (Barante, Hist. ducs de Bourg.,t. 3, 1821-24, p. 65).Il a dépensé en une fois, et à mauvaise fin, son trésor d'allégresse heureuse et de fraternelle charité (Sainte-Beuve, Volupté,t. 2, 1834, p. 146).À toute(s) fins. Pour servir dans tous les cas. D'un côté du couloir, une salle à manger et la cuisine; de l'autre, un salon à toutes fins et la chambre à coucher de la veuve (Balzac, Vieille fille,1836, p. 288).Partout il y a le besoin de s'assurer à toute fin contre des éventualités multiples (Jaurès, Paix menacée,1914, p. 266).À toutes fins utiles. En outre, trois bateaux de transport amèneraient, à toutes fins utiles, deux bataillons d'infanterie de marine (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 100).À deux fins (vx). Qui a deux fonctions, deux emplois. Ce garçon était un homme à deux fins, il faisait les vignes de Socquard, il balayait le café, le billard (Balzac, Paysans,1850, p. 317). ♦ Proverbes La fin justifie les moyens. Est-ce à dire, comme on le répète souvent, que pour le communiste, la fin justifie les moyens? (Lacroix, Marxisme, existent., personn.,1949, p. 20): 5. Elle ne cachait pas beaucoup qu'entre les vainqueurs et les vaincus du jour elle sentait peu la différence, les uns et les autres disant : la fin justifie les moyens. − Et la justice, madame? n'est-ce rien entre les deux camps?
Michelet, Journal,1852, p. 187. Qui veut la fin veut les moyens* (cf. Dumas père, Mariage sous Louis XV,1841, t. 3, 12, p. 168).− PHILOSOPHIE ♦ Fin prochaine. But immédiatement visé par une action. Elle [une politique] ne serait pas chrétienne cependant, si cette fin prochaine n'était rattachée à une fin plus éloignée et plus haute (Maritain, Primauté spirit.,1927, p. 135). ♦ Fin ultime. But vers lequel on dirige toutes ses actions, au-delà duquel on ne peut aller. Ce bien commun temporel n'est pas fin ultime (Maritain, Human. intégr.,1936, p. 189). ♦ Fin intermédiaire. But constituant un moyen en vue d'atteindre une fin ultime. Ce serait une affirmation de l'autonomie du temporel à titre de fin intermédiaire ou infravalente (Maritain, Human. intégr.,1936, p. 189). − DR. But poursuivi selon les règles et les formes du droit. Fins civiles, fins du demandeur. ♦ Fin de non-recevoir. ,,Procédé par lequel le défendeur neutralise la demande, sans la contredire au fond, sans l'attaquer de front`` (Barr. 1967). S'il n'a pas été proposé de fins de non-recevoir, la demande en divorce sera admise (Code civil,1804, art. 246, p. 46).P. ext., lang. cour. Refus. Lamiel fut très piquée de cette fin de non-recevoir (Stendhal, Lamiel,1842, p. 109).Cette fin de non-recevoir, « ce sage ne-pas-comprendre » dont parlait Rilke (Sarraute, Ère soupçon,1956, p. 35). 2. Ce à quoi tend un être ou une chose, naturellement ou en vertu d'une volonté extérieure à eux. J'ai demandé sa cause à toute la nature, J'ai demandé sa fin à toute créature (Lamart., Médit.,1820, p. 34).La fin des nations, c'est l'unité (...) la fin des fleuves, c'est la mer (Hugo, Actes et par. 2,1875, p. 6): 6. L'homme au jour de sa création avait une égale connaissance de son origine et de sa fin. Séduit par le serpent, il se complut dans sa fin comme si elle lui était propre, et non point celle de la volonté de Dieu, dont il était l'instrument. Et c'est pourquoi une fin lui fut en effet donnée et la mort de ce corps qui lui servait à l'atteindre. Il n'eut plus connaissance que de sa fin et son origine dans le Père lui fut cachée; la chair nous est un mur entre nous et Lui.
Claudel, Art poétique,1907, p. 197. − THÉOL., au plur. Ce à quoi tend l'homme considéré dans son âme. Fins dernières. La mort et les récompenses ou les châtiments qui la suivent. J'ai la plus grande peine à maintenir, même tout simplement à placer les fins dernières : la vie future avec tout ce qu'elle comporte, le jugement dernier, le paradis, le purgatoire et l'enfer au premier plan de ma foi (Du Bos, Journal,1928, p. 107). Prononc. et Orth. : [fε
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. faim, formes du verbe feindre. Étymol. et Hist. 1. 2emoitié xes. « terme auquel s'arrête une chose dans l'espace ou dans le temps » ici spéc. « cessation de la vie » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 168); 2. fin xiiie-début xives. « terme auquel on tend » (Gloss. rom., ms. Bilb. royale, 9543 ds T.-L.); spéc. 1462 dr. (Louis XI, Ord. XV, 505 ds Bartzsch, p. 69). Du lat. finis « limite » et « but ». Fréq. abs. littér. : 19 507. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 21 154, b) 28 721; xxes. : a) 30 809, b) 30 992. Bbg. Bertini (M.-T.), Tallineau (Y.). Petit vocab. Informatique (L') nouv. 1977, no80, p. 23. − Dauzat (A.) À seule fin que ou de. Fr. mod. 1940, t. 8, p. 350. − Dubuc (R.). Probl. et solutions. Meta. 1974, t. 19, pp. 84-87. − Georgin (R.). Dates en raccourci. Déf. Lang. fr. 1977, no89, pp. 8-10. − Gohin 1903, p. 336. |